Saint Bernard à l’honneur dans l’encyclique Dilexit nos (24 octobre 2024)
Saint Bernard reprend le symbolisme du côté transpercé du Seigneur en le comprenant explicitement comme une révélation et un don de l’amour de son Cœur. À travers la blessure, le grand mystère de l’amour et de la miséricorde devient accessible et nous pouvons le faire nôtre : « Je prends avec confiance ce qui me manque dans les entrailles du Seigneur, car elles débordent de miséricorde et ne manquent pas d’ouverture par où jaillir. Ils lui ont percé les mains et les pieds, et ils lui ont perforé le côté. À travers ces fissures, je peux boire le miel du rocher et l’huile de la pierre la plus dure, autrement dit goûter et voir comme est bon le Seigneur […]. Le fer a transpercé son âme, et son cœur s’est fait proche : il n’est plus incapable de comprendre mes faiblesses. Les blessures ouvertes dans son corps nous révèlent le secret de son cœur, elles nous font contempler le grand mystère de la compassion ».
Saint Bernard, alors qu’il invite à l’union avec le Cœur du Christ, utilise la richesse de cette dévotion pour proposer un changement de vie fondé sur l’amour. Il croit possible de transformer l’affectivité, esclave des plaisirs dont on ne se libère pas par une obéissance aveugle à un commandement mais par la réponse à la douceur de l’amour du Christ. Le mal est vaincu par le bien, le mal est vaincu par la croissance de l’amour : « Aime donc le Seigneur ton Dieu d’une affection de cœur pleine et entière ; aime-le de toute la sagesse et de toute la vigilance de la raison ; aime-le aussi de toute ta force, sans même craindre de mourir par amour pour lui […]. Que le Seigneur Jésus soit pour ton cœur un objet suave et doux, toujours opposé à la douceur criminelle des charmes de la vie de la chair ; qu’une douceur surmonte une autre douceur, comme un clou chasse un autre clou ».
Pape François, Lettre encyclique Dilexit nos, sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ, 24 octobre 2024 (104 ; 177).